Comment accompagner son client sur sa blessure de rejet ?

La blessure de rejet est une blessure qui touche directement à nos émotions. La personne qui en souffre à l’impression d’être repoussée dans son entièreté, et même non-reconnue. C’est un sentiment qui l’empêche de se sentir pleinement épanouie.

Cette blessure s’est réactivée cette semaine pour moi. En effet, j’ai fait plusieurs allers-retours entre ma petite fille blessée et mon maître intérieur (la partie de moi qui sait) pour pouvoir la comprendre, l’apaiser et la transformer.

Nos blessures personnelles sont toujours présentes. Néanmoins, bien qu’on ne puisse pas forcément les guérir totalement, on peut les regarder avec plus de distance et de discernement. Ainsi, il est possible de s’en libérer plus rapidement quand elles se réactivent au cours de notre vie.

Cela me tenait à cœur de vous donner aujourd’hui quelques pistes pour prendre du recul si cela vous arrive. Ou à une personne que vous accompagnez.

Comprendre l’origine de la blessure de rejet

Tout le monde peut se sentir un jour rejeté, exclu ou mis à l’écart. Que ce soit en société, au travail, dans sa vie amoureuse, au sein de sa famille, ou avec ses amis… Mais cela devient une blessure lorsque la personne en souffre de manière persistante.

La blessure de rejet est une blessure émotionnelle. Elle correspond au fait de se sentir repoussé, méprisé, dénigré ou mis à l’écart peu importe la sphère concernée de sa vie.

Comment reconnaître cette blessure et la surmonter ? 

Elle génère une souffrance abyssale. Et elle nous pousse à nous interroger sur la légitimité même de notre existence… La blessure de rejet est un poids que nous traînons souvent au long cours, et semble nous condamner à la solitude. Et pourtant, aussi violente soit-elle, cette blessure émotionnelle n’est pas une fatalité.

Cette blessure a été popularisée par le livre “Les cinq blessures qui vous empêchent d’être soi-même” de Lise Bourbeau. Selon l’auteure, spécialiste du développement personnel, la blessure de rejet peut être plus ou moins forte en fonction de son âge, de sa structure de personnalité et du contexte.

Il s’agit souvent d’une blessure refoulée et donc inconsciente qui se réactive dans le présent, en écho avec le passé. Ainsi, dans son livre, l’auteure précise que « la personne qui souffre de cette blessure peut avoir l’impression de vivre des situations de rejet à répétition dans sa vie quotidienne. Et comme de nombreuses blessures émotionnelles, la blessure de rejet est souvent peu identifiée ou sous-estimée par la personne qui en souffre ».

Elle est souvent liée aux stades de développement de l’enfance. Au moment où nous acquérons l’estime de soi et que nous évoluons dans un environnement social, que ce soit notre famille, nos amis, ou à l’école.

Les conséquences de la blessure de rejet

Souvent, cette blessure est directement liée à l’angoisse de la séparation d’un enfant vécue durant son enfance. Mais parfois, cela correspond plutôt au vécu de l’adolescence.

Tout le monde est plus ou moins blessé dans sa petite enfance. Cela commence lorsqu’enfant, nous comprenons que nous ne faisons pas un avec notre mère. Néanmoins, chez certains d’entre nous, cette blessure sera complètement refoulée ou effacée, car elle n’aura eu aucun impact.

Pour d’autres, elle ne cicatrisera pas.

Elle sera même renforcée par : 

• La structure de personnalité ou son degré de sensibilité.
• La récurrence du sentiment de rejet, autrement dit, plus l’impression de rejet est répétitive, plus la blessure est palpable. 
• Une situation de violence, de négligence ou de maltraitance, particulièrement si elle a été vécue pendant l’enfance.
• Le degré d’affectivité avec la personne responsable du rejet. 
• Le contexte ou l’investissement.

Le comportement de la personne « rejetée »

La blessure de rejet aura des conséquences sur le comportement de la personne devenue adulte. On peut retrouver, par exemple, une :

• Mauvaise estime de soi avec une remise en cause de soi permanente.
• Sensation d’être toujours « attaqué » dans ses gestes ou dans ses paroles. 
• Impression d’être facilement déstabilisé lorsque les choses ne vont pas dans son sens, ce qui peut entraîner un trouble de l’anxiété généralisée.
• Pensée de ne pas être réellement apprécié ou aimé avec sincérité.
• Auto-sabotage (anticipation du risque de rejet).
• Angoisse permanente de l’abandon et peur constante de décevoir. Et donc de perdre l’amour de l’autre.
• Recherche d’une forme de perfection absolue (chez elle et chez les autres), ce qui alimente sa blessure car en ne réussissant pas à être parfaite, elle a de vraies raisons de penser qu’elle ne vaut pas grand-chose. 
• Sur-adaptation permanente aux autres pour correspondre à leurs attentes et ne pas montrer son vrai visage, de peur d’être rejeté.

Quelle que soit son origine, la blessure de rejet pose une question existentielle centrale : où est ma place dans un monde où on me l’a toujours niée ?

Face à cette interrogation insoluble, nous répondons souvent en reproduisant ce que nous avons toujours vécu. 

La personne qui a un sentiment de rejet va répondre en endossant un masque du faux-self pour masquer sa blessure :

• le perfectionnisme : « Tant que je serais parfaite, personne ne pourra me rejeter ! » 
• le sauveur: «  Si je me dévoue pour les autres, ils ne me rejetteront pas ! » 
• la réussite : c’est peut-être là le masque le plus narcissique. Cela incluse l’idée que les signes extérieurs de valeur (réussite matérielle et professionnelle) sont le reflet de notre valeur intérieure.

Mettre en place des actions pour accompagner son client

Je voulais partager avec vous 5 pistes pour ne plus souffrir de la blessure de rejet. Ou pour accompagner votre client dans cette démarche.

Bien que cela demande de la patience et de la persévérance, cette blessure peut heureusement être surmontée. C’est un point essentiel à comprendre.

#1. Travailler sur le présent.

Bien que le passé ait parfois laissé des marques douloureuses, il est important de s’ancrer dans le présent. Qu’est-ce qui vous redonne de la valeur aujourd’hui dans votre vie ? Que pouvez-vous tirer de positif dans votre situation ?

Il est important de (re)connaître toutes vos qualités et d’en récolter les fruits.

Oui, vous êtes douée, vous avez de la valeur, vous êtes aimée.  

#2. Oser prendre votre place.

À première vue, cela peut être terrifiant.

Mais, si vous osiez vous lancer dans une relation amoureuse, demander une augmentation, ou encore vous mettre à la guitare ?

En cas de difficulté, commencez par réfléchir à ce que vous aimez profondément (la musique, le sport, prendre soin des autres). Ensuite, procédez par petits pas : assistez à une conférence, suivez une formation en ligne, regardez une vidéo…

Ces premières étapes vous permettront d’en apprendre plus sur vous, sur ce qui vous passionne, et fait de vous quelqu’un de différent et d’extraordinaire ! 

#3. Se poser les bonnes questions.

Je vous invite à vous poser une question simple : « Suis-je vraiment là où je devrais être ? ».

Cela peut surprendre, mais parfois, nous nous sentons rejetées de façon répétée, car nous ne sommes pas au bon endroit. S’en rendre compte peut permettre d’éviter certains rejets.

C’est l’exemple d’une personne qui vit en ville alors qu’elle ne rêve que de campagne. Ou d’une artiste qui exerce un métier de comptable.

#4. Se dissocier du rejet.

C’est votre opinion, votre projet qui peut être rejeté et non vous personnellement.

Inutile de se rejeter soi-même en plus.

Si une personne veut s’éloigner de vous, ce n’est pas nécessairement dû à vous, mais en rapport avec la situation qui ne lui convient pas.

Un « non » provenant de qui que ce soit n’a rien à voir avec votre valeur spécifiquement.

#5. Prendre son temps.

Guérir d’une blessure de rejet prend du temps. Il faut accepter que cela requière de la patience. Il faut accepter de ne pas aller plus vite que son inconscient. 

Avez-vous déjà souffert d’une blessure de rejet ? Quelles astuces avez-vous mises en place pour lutter contre cette blessure ?

Si vous souhaitez que nous échangions sur ce sujet, je vous invite à me contacter directement.